Me voila a present sur le continent sud americain. Nouveau continent donc nouveau blog : http://floenamlatine.canalblog.com

    Apres Amristar, je suis parti pour Chandigarh, la nouvelle cite batie selon les plans de Le Corbusier. Je fais la rencontre de trois australiennes dans le bus, avec qui je pars a la recherche d'un hotel. Sauf qu'a la sortie du bus, on se retrouve assailli par une bande de chauffeurs de rickshaws tout excites par le vue de ces trois occidentales, et c'est dans l'agitation qu'on monte dans un touc touc. Le chauffeur, legerement dejante, nous deposa dans le secteur 17, celui ou est cense se trouver la majorite des hotels. Mais tout est hors de prix, et on se retrouve finalement a quatre dans la meme chambre. Les filles ne restant qu'une nuit, il faudra que je reparte le lendemain matin a la recherche d'autre chose.
    Ce qui frappe a premiere vue dans cette ville, c'est qu'elle est propre. Pas de tas d'ordures partout, mais a la place on trouve des poubelles. Ca peut paraitre anodin, mais on en avait perdu l'habitude. Pas de vaches non plus, ni de chevres, porcs, chameaux, ou de singes, qui peuplent normalement les rues indiennes. Heureusement, les chiens galeux et les rats sont toujours la! Ensuite, on s'apercoit qu'il y a tous les 15 metres un Wine Shop, ces vendeurs d'alcools en tout genre, et notament ces Brandy au gout d'alcool a bruler qui fait des ravages. Il existe apparement des distilleries clandestines un peu partout en Inde qui fabriquent de l'alcool, le plus souvent frelate.
    Pour ce qui est de la ville a proprement parle, et bien la voiture est reine. Le plan quadrille divise la ville en bloc, anonyment batises "Secteur", suivi d'un numero, chacun etant delimite par de larges routes. Elles sont souvent larges de 4 voies, plus des contres allees de chaque cote, puis des parkings desimes un peu partout. Difficile d'etre un pieton dans tout ca. Heureusement de grands parcs permettent d'oxygener tout ca, et quelques espaces publics ont etaient prevus, bordes d'immeubles de trois ou quatres etages, tous identiques les uns aux autres. Tous en beton brut, des colones liberant des galeries au rez-de-chaussee. De telle batiment se retrouve un peu partout dans la ville, empechant aux differents bloc d'acquerir leur propre identite.
    Dans le secteur 1 se trouve les trois batiments administratifs principaux de la ville, a savoir le parlement, la court de justice et . Je n'ai pu visiter que la court de justice, apres avoir remplis les quelques formulaires necessaires. Les autres batiment pouvaient aussi se visiter mais je suis arrive un vendredi soir, et apres avoir attendu tout le week end ces visites, j'ai appris qu'ils restaient ferme aussi le lundi pour cause de jour ferie...Difficile de se prononcer sur ces masses en beton arme. Des rythmes sont interessants, des jeux de lumieres aussi, mais ca reste "fat". Et le ciel gris sur ces monstres tout en beton arme n'ayant pas tres bien vieilli n'arrange pas les choses. Corbu avait vu grand, un peu trop apparement.

    En rentrant un soir vers la gare routiere, au milieu de laquelle se trouve le dortoir que je partageais avec une vingtaines d'indiens, je suis tombe sur le Asean Circus. J'ai donc pris un ticket pour passe la soiree au cirque! Ce fut assez marrant. Les cracheurs de feux et les acrobates mis a part, l'ambiance dans les gradins etait typiquement indienne. Tout le monde semblait completement desinteresses par ce qui se passait sur la piste. On telephone, on discute, on appele le vendeurs de pop-corn, on sort chercher un the...Meme les assistants semblaient complement indiferents au spectacle, et traversent sans gene la piste pour aller raconter une blague a leur pote. Enfin, ce fut drole, surtout que je me souviens pas d'etre deja alle au cirque.

    Apres Chandigarh, direction Delhi, la derniere etape de ce voyage. Quelques quartiers sympa, notament le quartier musulman pres de la grande mosque de la ville, ou ca grouillait de monde dans tous les sens. Sinon dans la ville, beaucoup de circulation, malgre un nouveau metro performant, et un nuage de pollution flottant en permance au dessus de la tete. Difficile de dicerner ce qui se passe a plus d'une centaine de metre en face de soi.
    Au bout de quelques jours, je me suis fait refiler un bon plan. Le tournage d'un film anglais allait se derouler a Agra, sur deux jours. On m'a propose d'y participer en tant que figurant, et c'est ainsi que le lendemain je suis retrouve dans l'un des deux bus emenant des figurants etrangers en direction d'Agra. Tout etait pris en charge, le logement, le transport, la bouffe, et une paie de 3000 roupies (55 euros) nous serait versee. Mais ce qui fut vraiment interessant, ce fut que le tournage eu lieu dans l'enceinte du Taj Mahal. Donc meme si on s'est tous profondement ennuye pendant ces deux jours, a tout simplement attendre qu'on ai un truc a faire, et bien on poirautait au Taj Mahal, a discuter avec des gens venant d'un peu partout, ce qui n'est quand meme pas si insuportable. On esperait tous voir apparaitre Sharu Kahn, la super star indienne qui devait jouer dans le film, mais vu que les scenes tournaient ici ne concernaient pas son personnage, et bien on ne l'a pas vu...

    Apres ces deux jours de shooting, retour a Delhi pour une derniere nuit avant de prendre l'avion. Un dernier dal-chapatti, un dernier chai, et direction l'aeroport. Bye bye India, et a bientot!

    Une journee de plus a flaner dans Jaisalmer, superbe ville renformant pleins d'Havelis aux facades plus belles les unes que les autres, puis lever a l'aube pour prendre un bus pour Bikaner, plus au nord.

    Arrive la bas en debut d'apres midi, je m'y promene tranquillement et y decouvre une ville poussiere aux portes du desert. L'attraction principale de cette ville est en fait a quelques kilometre de la : c'est le Karni Mata Temple, ou temple des rats. Je m'y rend le lendemain. Vu toutes les pancartes indiquant "Serait-ce la 8eme merveille du monde?", je m'attendais a y trouver effectivement une pure merveille. En fait, c'est un tout petit temple, dans lequelles quelques dizaines de miserables rongeurs grouillent autour d'une gamelle remplie d'offrande. Une epidemie a du diceminer la meutte il y a peu car on m'avait dit qu'il etait difficile de se deplacer en levant les pieds tellement ils pullulaient. Serait ce un mythe. Bref, grosse deception. En revanche, la surprise est venue du Lalgarh Palace, un palais de maharaja construit il y a moins d'un siecle en gres rouge et en marbre italien!

    Apres cela j'ai decide de quitter la ville pour rejoindre Amristar, un peu plus au nord dans le Punjab. C'est la mecque des sikhs, la ou se trouve le Temple d'Or. Je prend donc un train, mais faute de trouver un direct, le chef de gare me conseil d'aller jusqu'a Bathinda et de changer la. C'est la que j'arrive vers minuit. Il n'y a evident plus de trains qui circulent a cette heure ci, le prochain etant suppose etre a 8h30 du matin. Je m'installe donc dans la gare, decide a attendre la que le train arrive. Je trouve une place dans le hall, ce qui n'est pas evident vu la quantite de gens jonchant le sol enmitoufles sous leurs couvertures. Je sors mon sac de couchage et m'endors la, au milieu de quelques indiens etonnes. Je me reveille vers 7h et vais voir un guichetier qui me dis qu'en fait il n'y a pas de train du tout pour Amristar, et il faut donc que je me rende a la gare routiere...Une demi heure plus tard, je me rendormais dans le bon bus.

    Apres avoir depose mon sac dans une guest house, je me rend au temple d'Or. Et quelle ambiance.
Tout d'abord, on se dechausse pour entree dans l'enceinte du temple, comme dans tout temple d'ailleurs. Mais la on doit se rincer les pieds dans une sorte de lave-pied semblable a ceux que l'on trouve dans nos piscines publiques, le chlore en mois...La tete couverte par un bandana disponible a l'entree, on penetre a travers l'enceinte, batiments richement travaille en marble blanc, pour arriver face a un immense bassin. Au milieu de ce bassin, trone le temple d'Or, qui est reellement couvert d'or! On ne peut acceder a ce temple que par la passerelle des Gurus, situee sur la droite du bassin. En entrant dans l'enceinte, les sikhs baisent le sol puis contournent le temple par la gauche pour finalement acceder a la passerelle. Au bout de cette passerelle, on entre dans le temple, dans lequelles des musiciens jouent une musique religieuse, chantonnant des psaumes accompagnees de tablas et d'harmonium, une sorte de piano a vent. Cette musique est retransmise via des haut parleurs a l'exterieurs du temple, creant une atmosphere generale assez envoutante. Tellement envoutante que pris dans le mouvement de la foule de pelerins, je me suis vu me mettre de l'eau sacree sur le visage. On sait jamais!

    Mais tout ces rituels ca creuse l'appetit. Heureusement, une cantine geante est a disposition, jouxtant le temple. La sont servis gratuitement plus de trente mille repas par jours. Des dizianes de personnes sont la a couper des oignons et a faire la vaiselle. Toute le monde est le bienvenu, et vue que je commencais a avoir un petit creux, et bien j'en ai profiter! Voila comment ca se passe : on prend une gamelle et une cuillere, on monte a l'etage et on s'installe sur des nattes deroulees dans un grand refectoire. Cela forme des rangees d'une centaines de personnes, collees les unes a la suite des autres. Puis on tend les mains et un hommes y jette 2 chapatis. Un autre suit et met du dal dans la gamelle, puis un suivant avec une sorte de yaourt. Une fois qu'on a fini, on se leve, on ramene ses couvert en descendant, pendant que d'autres hommes s'affaires a nettoyer le sol a grand coup de seaux d'eaux. Cela a pris moins de dix minutes, et ca se passe comme ca toute la journee! Je n'imagine meme pas les quantites de dal qu''il doivent preparer tous les jours, ainsi que les dizaines de miliers de chapatis qu'ils doivent sortir du four toutes les heures!

    C'est donc le ventre plein que je resors du temple. A sa porte je me fais alpaguer par un rabatteur qui me propose de m'amener a la frontiere pakistanais, a une trentaine de kilometre de la. Je le suis et moyennant quelques roupies, je me retrouve dans le coffre d'un taxi collectif. Nous voici partis a 15 dans une jeep pour non pas traverser la frontiere mais pour assister a la ceremonie de fermeture de la frontiere. En effet, tous les jours, au coucher du soleil, les gardes frontieres se livrent a un spectacles des plus folkoriques. Des centaines d'indiens d'un cote et pakistanais de l'autre se retrouvent pour assister a cela. De part et d'autre de la frontiere on a construit des gradins dequels ont peut voir les deux armees proceder a la descente du drapeau. Dans un rituel bien ficele, quelques militaires se font face, se serrent la main et descendent lentement leurs drapeaux respectifs. Lentement pour par qu'un seul ne se retrouve plus haut que l'autre afin d'eviter toute provocation. Et cela se passe sous les huess de la foule exitee par un chauffeur de salle hurlant dans un micro des "Hindustan! Hindustant! Ba di ya!", donnant la replique a son homolgue pakistanais. Quel elan patriotique auquel j'assiste la!

Arrive a Jodphur dans la soiree, je dine a l'hotel une specialite rajasthanaise, des sortes de boulettes de legumes dans une sauce au curry. Le lendemain, je me balade dans les ruelles de la vieille ville, ou la plupart des maisons sont recouvertes d'une chaux teinte en bleu. A l'origine cela servait a indiquer qu'une famille appartenant a la caste des brahmanes y logeait, mais de nos jours tout le monde peut peindre sa maison en bleu : c'est un repulsif contre les moustiques...

Vers midi je rencontre Jeff, avec qui j'avais deja passe une soiree a Agra, il y a deux semaines. Tout le monde se croise et se recroise, et c'est frequents de retrouver des gens que l'on a deja rencontre quelques semaines auparavant. On part dejeuner ensemble dans un restaurant avec vu sur le fort surplombant la ville.

Ce fort est certainement un des plus beau du Rajasthan. Massif au premier abord, on le decouvre d'un extreme raffinement lorsque l'on penetre dans ces cours. Les facades, richement sculptes, sont une composition de moucharabie permet au femmes, sans sortir de leurs apartements, de voir ce qui se passe dehors. Le fort, suivant le denivele de la colline sur laquelle il est perche, possede de nombreux patios dans lesquelles ont accede en montant ou en descendant quelques marches, creant des evenements, accentuer par la geometrie variable de ces cours. On est surpris a chaque instant.

Je retrouve Jeff un peu plus tard pour alle diner des pakodas, beignets des legumes ruisselant d'huile, accompagne d'un lassi au safran. Dans la soiree, j'achete un dvd pirate d'un bollywood, mais comme il fallait s'y attendre, a la moite du film, il ne marche plus. C'etait le film Bhool Bhulaiyaa dont la musique fait un tabac. On l'entend dix fois par jours au travers des rues.

Le lendemain midi, on part shanti shanti en direction de Jaisalmer. Le bus mettra 6h pour arrive a la citadelle. De temps en temps, le bus s'arrete, au milieu de ce qui ressemble a un desert, et un homme descend, portant une valise, et s'enfonce dans le desert. Ou va-t-il? Surement dans son village, mais qui n'est pas visible a l'horizon.

Un homme monte dans le bus quelques kilometres avant l'arrive. Il nous fait l'eloge de sa guest house. Je les trouvais deja tres portais sur le bizness dans le Rajasthan, mais la on a atteind des sommets en arrivant a la gare routiere de Jaisalmer, ou on s'est fait choper par 7 ou 8 mecs ne voulant rien lacher. Au bout d'une dizaines de minutes, on arrive a les semer, mais l'un deux nous rattrape et nous conduit a son hotel. Ce fut un plan foireux et deux heures apres on etait dans un autre hotel, au pied de la forteresse.

Et qu'est ce quelle est belle cette forteresse! Tres feminine, ses murailles sont de belles courbes et ses tours de guets, evasees, ne leur donnant pas du tout cet air imposant et rigide que l'on trouve normalement dans les constructions militaires. Les rues sont toutes paves, les facades travaillaients, la citadelle parsemait de temples Jains. Je retrouve trois francais que j'avais rencontre a Udaipur. Ils partent le lendemain en camel safari. Je me joins a eux.

Depart a 7h30 en jeep pour sortir de la ville et s'enfoncer un peu dans le desert. Au bout d'une petite heure, on s'arrete pour troquer la voiture contre les dromadaires, et c'est a deux metre du sol que ce continue la balade dans un desert de rocailles et de brousailles. Au bout de quelques heures, on fait un premiere pause dejeunes. Les chamelier preparent le feux pour les legumes et nous on aprecie la pause a l'ombre d'un arbre. On repars pour atteindre au couche du soleil un banc de sable, au pied duquel on dormira. Thali et chapati pour le diner autour du feux. La nuit, sous un tapis d'etoile, fut fraiche.

Le lendemain matin, les courbatures se font sentir. Sportif quand meme le chameaux, meme si il parait nonchalant au premier abord. On continuera au meme rythme que la vieille jusqu'a la fin de la journee, pour que la jeep vienne nous reprendre et nous ramene a Jaisalmer.

Apres ces quelques jours "chill out" a Bundi, je suis parti en bus de nuit en direction d'Udaipur, plus au sud. Un rapide coup d'oeil dans la cabine du chauffeur pour voir si il n'y trainait pas quelques bouteilles de Brandy vide, ou bien un quelconque indice qui aurait pu me faire penser a des restes de Bang Lassi, et c'est sereinement que j'ai pu m'installer pour cette nuit dans un bus sans amortisseurs efficaces sur des routes a l'allure de pistes...

  Je n'ai jamais vu autant de chameaux reunis en un seul et meme lieu! Plus de 50 000 apparement, on leve la tete et on les voit a perte de vu, avec parmi eux des familles entieres de chameliers, venu acheter ou vendre leurs betes. Pour information chameau se negocie autour de 10 000 roupies pour les plus ages et les prix peuvent grimper jusqu'a 20 000 pour les plus jeunes (de l'ordre de 400 euros). Le troc est evident de mise et je serai bien repartis avec une petite caravane si j'avais eu une femme a echanger...

La foire est ici encore l'occasion de faire la fete, mais aussi du bizness. De nombreux marchands d'objets en toute sortes se sont installe ici, et l'on trouve meme un grnade roue si jamais on veut admirer le spectacle de plus haut. Les hotels en profite aussi pour augmenter les prix, comme les restaurants, mais comme partout, il y a moyen de s'arranger. En tout cas, les indiens sont decidement dur en affaires, et raclent partout ou cela est possible, le fait que rien ne semble etre reglemente y contribuant.

Donc mis a part cette foire, la ville, plutot paisible est une des villes saintes de l'Inde. De nombreux temples sont parcemes a travers la ville, et les ghats centraux sont des plus animes. Au titre de ville saintes, certaine choses y sont prohibes, comme l'alcool, mais aussi, plus etonnant, les oeufs. Impossible donc se de manger une omellette dans les environs. En revanche, on trouve quelques sucreries de tres bon gout, comme ces sortes de beignets trempant dans du miel (de l'huile?). On pne peux plus gras. Mais en regle generale, la nourriture du nord a l'air plus grasse que celle du sud. Tout y est frit, dans une huile dont la couleur est plus que douteuse. Et puis, l'assiete ou le bol dans lequel on est servi est plus souvent une simple feuille de papier journal et non une feuille de bananier plier astuciement, comme ca se trouve plus dans le sud, et qui est quand meme plus agreable. Et puis vu que l'on jete tout part terre lorsque l'on a fini de manger, j'ai moins de scrupules (en ai-je encore?) a ce que ce soit une feuille de papier et non de journal.

Donc apres ces deux jours passes a Puskar, j'y ai laisse ses chameaux et ses chevaux, qui venaient s'ajouter aux vaches, chiens, porcs, singes qui trainaient dans les rues, pour partir en direction de Bundi, un peu plus au sud.

Je suis installe dans un petit havre de paix. Au bord d'un lac artificiel, surplombe par un imense palais abandonnait, c'est un endroit parfait pour se detendre quelques jours. Colorees a la chaux bleue, la plupart de la ville est parcourue par un reseau de ruelles etroites, a l'ombre et au calme. Seul le coin du marche et quelques grandes rues sont animees de la meme agitation qui fait la particularite des villes indiennes.

La saison des mariages battant son plein, des parades circulent dans toute la ville, avec un orchestre en tete de cortege, ou chacun a l'air de jouer pour soi! Dans cette belle cacophonie, suivent un groupe d'homme bougeant au rythme de la musique, et un groupe de femme, superbement drapes de saris de toutes les couleurs. Il y a une veritbale demarcation entre les hommes et les femmes : on ne se melange pas, et encore moins pour danser. Donc les hommes dansent entre hommes, ce qui me parait des plus domage vu la beaute de certaines femmes...La nuit tombee, le cortege ne feblit pas, et l'eclairage du cortege se fait d'une maniere des plus surprenante. Pour pallier le manque d'eclairage publique, le cortege est encercle par une bande de gamins, espaces d'environs 5 metres les uns des autres, et portant chacun deux neons blancs. Ils sont tous relies les uns aux autres par un cordon electrique, lui meme relie a un groupe electrogene, pose sur une cariole qu'un homme pousse en fin de cortege. Ainsi la fete peut continer!

    Pour tout le monde, Agra, c'est le Taj Mahal, la merveille du monde "construite par" le dernier empereur Moghol, a la fin du 16eme siecle. Et effectivement cet "objet" vaut bien le detour. Tout en marbre blanc, couvert de versets du Coran, il est de base parfaitement octogonal et renferme sous sa coupole le tombeau de l'epouse de l'Empereur.

    Quatre minarets l'encadrent, le metant encore plus en valeur. Un des coup de genie de la part des architectes fut de placer le batiment sur un socle : de cette maniere, le Taj se retrouve avec seulemtn le ciel comme arriere plan, fournissant une decoupe parfaitement lisible de l'ensemble.

    Mais Agra, ce n'est pas seulement le Taj Mahal. Un fort, bati un peu plus loin est la aussi une magnifique lecon d'architecture. "Un mur denonce un autre mur" ecrivait Paul Eluard. On enchaine les surprise en se baladant dans ce fort, ou les espaces se succedent, tous differents les uns des autres. Tantot de petites salles eclaires indirectement par la lumiere du jour par des effets de reflets sur les murs, tantot des grandes courts encadrees par de larges portes richement decorees. On s'amuse a s'y perdre, a s'etonner.

    Un autre endroit qui valait vraiment le detour fut Fatepur Sikri, a une trentaines de kilometres d'Agra. La aussi, un ancien palais du 16 eme siecle, ou pareil les surprises se succedent. Des bassins, des jardins, des temples. L'Histoire dit que le marajah qui vivait la avait trois femmes : une hindou, une musulmanne, et une chretienne. Le temple central, present au milieu du site, servait aux trois : l'Hindous y priait Shiva, la musulmane s'y lavait, la chretienne s'y relaxait.

    Apres ces deux jours passaient a Agra, direction Jaipur, la ville rose. En fait j'y ai trouve une ville ou l'automobile est reine. Ca bouillonne, c'est irrespirable. Et tout le monde semble vouloir t'arnaquer. Il parait qu'il y a plein de truc a voir ici, mais ce sera pour une prochaine fois. Je la sentais pas vraiment cette ville. J'y suis donc reste qu'une nuit, que j'ai tout de meme passe dans certainement une des chambres la plus haute de la ville. Sur les conseils du Lonely Planet, je me suis rendu dans un hotel qui aurait du m'herberger en dortoire. Le patron ayant change, tout a ete refait est c'est maintenant un hotel de haut standing. Sauf que apres quelques negociations, le manager me proposa une chambre, sans eaux chaude pour un tarif raisonnable. Je me suis retrouve dans une piaule isolee sur le toit, ou jaccedais par une porte de service. Vue a 360 degres sur toute la ville. Certainement la meilleur de tout l'hotel!

    Depart tot le lendemain matin pour Puskar. Un festival va commencer dans 2 jours. C'est la grande fete annuelle de vente de chameaux. Plus de 200 000 personnes convergent pour quelques jours dans cette bourgade de 14 000 ames, emenant avec elle plus de 50 000 chevaux et chameaux. Un camp de nomade s'y est installe.

Cela fait quelques temps que je n'ai pas ecrit sur ce blog. Depuis que je suis a Kathmandu en fait. Quelques jours apres mon arrivee, une plaie au pied s'est infectee, ce qui m'a empeche de marcher pendant plusieurs jours. J'ai donc du reporter le trek. Le groupe de francais avec qui je devais le faire est donc parti devant, mais j'ai pu me greffer a un autre groupe tout aussi sympa qui comptait faire le meme circuit quelques jours plus tard. C'est donc bien retablis, et apres avoir fait quelques achats dans Tamel, le quartier touristique de Kathmandu, a savoir des chaussures de marche et un coupe vent, que nous sommes partis en direction du Lantang.

L'air frais, enfin. Apres l'air sature de Katmandu, cela fais du bien a la gorge. Il nous a fallu quand meme dix heures de bus, sur des routes bordant le ravins, pour atteindre le village de depart. La nuit fut courte car on a commence a marcher a 6h le lendemain matin. La premiere etape etait annoncee comme la plus dure, et elle le fut. Sept heure de marche pour le premier jour, ce ne fut pas evident. Heureusement que de nombreux arrets sont possibles tout au long du trajet, dans des guest houses ou l'on peut prendre un the ou manger un morceau. On commence a etre haut, l'air se rafraichit. A 18h, la nuit tombe et nous tombons avec elle, epuise.

Le lendemain, nouveau reveil matinal, pour avaler les 4h de marche. Les paysages changent. On passe des champs de chanvres a une vegetation aride. Les pics aux neiges eternelles se dessinent, on continu de suivre la riviere.

Arrive au bout de cette etape un peu en avance par rapport au reste du groupe, je monte a la fabrique de formage de yak et je m'en engloutis 200g. Cela ressemble a du gouda, meme si le fromager affirmait qu'il travaillait suivant une technique francaise. Cela m'enpecha pas d'en racheter le lendemain soir, en arrivant au sommet. Je crois bien avoir manger un bon kilo de fromage en quelques jours...

Plus tard dans la journee, ce sera Dal Bhat, a savoir du riz blanc, du dal, et des legumes. Le tout a volonte, ainsi que des tatto panee, c'est a dire de l'eau chaude.

Le troisieme jour sera le plus simple. Moins de deux heures pour atteindre le village le plus eleve du trek, point de depart de differentes balades.
Ce n'est donc que le lendemain que l'on s'est lancer dans la balade de 8h qui continue de longer le fleuve. On part leger, le gros des affaires etant rester dans le dernier refuge. Apres 4h de marche, durant laquelle certain ont ressenti le mal d'altitude et un manque d'oxygene, on s'est retrouve a prendre un casse croute a plus de 4300m d'altitude, entoures de pics jonglant entre 6000 et 7000 metres.

La retour fut plus rapide, meme si les genous souffraient terriblement. Retour a Kathmandu toujours en 10h de bus. Je suis reste encore quelques jours avant de repartir pour l'Inde.

 L'objectif est d'atteindre Agra et son Taj Mahal pour effectuer la premiere etape de mon retour en Inde. Mais c'est la que ca s'est complique: il m'aura fallu pres de 48h pour y arriver. Je detaille : depart a 7h de Kathmandu pour arriver a 18h la Sunoli, a la frontiere Nepalo-indienne. Je travers a pied, en faisant tamponner de chaquer cote de la barriere, puis a nouveau 3h de bus pour Gorakpur. Arrive la bas, j'ai juste le temps de monter dans un train, en direction de Lucknow, sur la route d'Agra. Je suis donc en 2eme classe, la moins chere, celle ou les places ne sont pas reservees, mais ca va il n'y a pas trop de monde donc ca se passe bien. Arrive a 8h du matin dans cette ville, capital de l'Uttar Pradresh, on m'apprend que le prochain train pour Agra ne sera qu'a 19h. Il arrivera en fait a 23h, et je me retrouve a nouveau en 2eme classe. Mais la le train est bonde. Et quand je dis bonde, c'est qu'il faut marcher sur les bord de fenetres pour se deplacer dans le wagon. Je trouve finalement une place sur une banquette, en bois biensur. Je suis sur celle du dessus, avec 4 autres personnes, faisant face a cinq autres voyageurs. Les jambes s'entremelent, plus personne ne peut bouger sans que les autres ne doivent en faire de meme. De l'autre cote de l'allee, dans les portes bagages, des gens sont allonges, et d'autre sont assis par terre. Je pense que l'on etait facilement a trois fois la capacite du wagon en nombre de passagers. Un debut d'emeute a meme faillit eclater parceque d'autre voyageurs essayaient de rentrer dans le train...et y sont arrives. Je n'ai evidement pas reussi a dormir, vu la position dans laquelle je me trouvais, mais les indiens furent de tres bonne compagnie, ma presence les surprenant quelques peu.

 Me voila donc arrive ce matin, 7h, a Agra. 

J'ai quitte Benares il y a deux jours de ca. Je suis Greg, rencontre quelques jours plus tot avec qui j'ai passe deja pas mal de temps. Il a abandonne son appartement en France, vendu sa voiture et quitter son job de jongleur pour venir vivre ici, et la il doit se rendre au Nepal afin d'obtenir un nouveau visa indien. Il On part donc ensemble pour Kathmandu. Apres toute une journee de bus, on se retrouve a la limite nepalo-indienne. Il fait deja nuit, on traverse la frontiere a pied, puis on achete un visa au service d'immigration. Arrive de l' autre on re renseigne pour les bus pour Kathmandu. Il faut attendre le lendemain matin pour en avoir un. On se retrouve donc a passer la nuit dans un dortoir d'un hotel de transit, pour attraper le bus de 6h30. Depart matinal pour la capitale que l'on atteint en fin de journee. En route, on a fait la connaissance de Jeremy, Cecile (Strasbourgeoise!)  et Olivier (un norvegien), avec qui on partage une chambre dans la guest house ou l'on est. Tous sont motives pour partir en trek pour quelques jours, donc je pense que l'on va organiser ca ensemble.
Donc Katmandu! On est dans Freak Street, la rue mythique de le vieille ville, la ou Jim Morrisson et comperes venait fumer du charas, le hash local. Maintenant le centre touristique c est deplace vers le quartier de Tamil, qui resemble a une rue de station de ski. Des centaines d'echoppe vendant de l'equipement pour la montagne.

Ma premiere journee a Benares fu marquee par mon tout premier cours de tabla. C'est l'une des percussions tradionnelles de l'Inde, qui accompagne souvent une Sitar, une sorte de guitare, au son tres particulier. Je me suis inscrit dans une ashram, dans laquelle je vais pratiquer pendant une semaine, a raison de deux cours par jour. Ce qui semble etre juste suffisant pour apprendre les bases. En plus de la maniere inhabituelle de taper la peau, le rythme change. On n'est plus sur du deux, trois ou quatre temps, mais on peut monter jusqu'a 22 temps, ce qui n'est pas aise. Le premier conseil que m'a donne mon prof fut de me retirer le metronome de la tete. On vera ce que ca donne dans quelques jours, mais j'apprends plus pour decouvrir de nouvelles sonorites que pour m'y mettre vraiment, car pour maitriser cet instrument, il faut apparement le pratiquer au moins pendant trois annees a temps plein. Le resultat est alors surprenant.

Ca y est, j'ai demenage. Je suis passe de la chambre a demi encaissee, sans lumiere naturelle a la piece sur le toit, toute neuve, face au Gange. Il me suffit de lever la tete pour embrasser d'un seul regard le fleuve et la ville. C'est magnifique. J'y resterai bien plus longtemps que prevu. Au calme, dans une maison de musicien, avec une vue splendide, et en meme temps Benares est une ville qui bouillone, ou la journee les rues etroites sont encombrees, ou les odeurs d'epices se melangent a celles des vaches.

Et elles sont bien presentes ces vaches. Ou plus exactement des buffalos. Des boeufs enormes, qui parfois bloquent a eux seuls la rue. Ils nourrissent de ce qui trainent dans les rue. J'en ai vue manger des journaux, ou pire, des sacs plastiques. Elles semblent totalement indifferentes a toute l'agitation qui regne autour d'elles, deambule nonchalement aussi sur les grandes arteres que dans les venelles etroites, et vont parfois se rafraichir dans le Gange. Et c'est la elles aussi qu'elles finiront. Leur carcasse d'animal sacre est jetee dans ce fleuve, pur et sale a la fois.

Hier soir, petit concert prive de sitar et de tabla. Je me suis retrouve, avec quelqu'un de mes voisins de chambre, dans la maison en contre bas de la guest house. Elle appartient a un anglais qui vit la depuis 35 ans, et qui depuis joue de la sitar. Longue barbe blanche, habille a l'indienne, il nous recoit dans une petite piece ou se trouve un ami a lui, un joueur de tabla. On s'entasse, la performance va commencer. Il allume son shilom, en tire quelques bouffees, et commence un raga. J'ai alors failli eclater de rire, de meme que quelques unes des personnes presentent. Je ne le savais pas, mais jouer de la sitar tend entraine enormement de tension dans le corps, ce qui implique que les joueurs ont des mimic faciales des plus extravangantes. On sent a quel pont il vibre avec sa note rien qu'avec les traits de son visage. Je ne m'y attendais pas du tout, et j'ai du arreter de le regarder jouer pendant quelques minutes pour ne pas pertuber le concert. Mis a part ca, ils jouaient plutot bien.

Au reveil, je me suis rendu compte que la ghest house dans laquelle j'avais passe la nuit n'etait pas celle ou je voulais etre. Le Gange est trop loin. Je prend mon sac, et je pars a la recherche de Munna House, la ou m'avait conseille d'aller Pepe, un espagnol rencontre a Mombay. Pour la petite histoire, Pepe fait partie de ces amoureux de l'Inde, ceux pour qui l'Europe est devenue trop fade, ou trop amer. Alors il est chef dans un restaurant de Bilbao 4 mois par an pour passer les 8 restants ici. Il connait bien Varanasi, et c'est donc dans la Guest House d'un ami a lui que je vais.

Voila quelques jours que je suis a Mumbai. Et ce n'est pas si surpeuple. Meme si certains indiens m'ont dit que ca l'etait deux fois plus qu'il y a moins de cinq ans. Mais je ne l'est pas ressenti comme ca. Evidement, il y a des endroits, comme la gare centrale, ou l'on sent que ca bouillonne. Mais quelle grande gare n'est pas en perpetuelle agitation?
La premiere fois que je me suis rendu dans cette gare, ce fut pour prendre un train m'amenant dans les quartiers des studios de Bollywood. Je ne suis fait  attraper a la sortie de l'hotel par un agent qui recherche des foreigners pour faire de la figuration. Je l'ai suivi et j'ai passe la journee a faire des apparitions sur un plateau ou l'on tourne l'episode d'une mauvaise serie B. Je pense que ca vallait Helene et les Garcons, mais ce fut interressant de voir comment ca se passe sur le tournage. Je sais pas comment ca se passe en occident, mais la les techniciens semblaient etre les rois du systeme D. Le plateaux etrique, ou l'on avait reconstitue les decors d'un aeroport international, et l'actrice principale pleurant a peu pres a toutes les scenes. Une super love story, ou tout est surjoue. L'ambiance en tout cas est plutot bonne, meme si on ne nous dis pas vraiment ce que l'on doit faire. La pause dejeunee fut la bienvenue, et j'ai pu me remplir ma gamelle des differents mets amenes dans des grandes casseroles. Le fait que le repas de midi soit fournis par l'employeur est tres courant en Inde. Et l'on mage sur son lieu de travail. Le tournage repris dans l'apres midi pour finir a 20h, avec 500 roupies a la clefs.
Ce matin, j'ai decide de quitter Bombay pour rejoindre Varanasi, autre fois appele Benares. Pour cela, je me suis rendu a la gare en esperant avoir le train de 12h40. Il me fallait reserver une couchette en Sleeper Class. Il y a en effet plusieurs classes de wagons, allant du simple siege en bois a la couchette dans un box climatise. La Sleeper correspond a une couchette, ce qui garantie une place assise, ce qui est un bon compromis. Evidement, lorsque je me pointais a la gare, cette classe etait complete. Il fallait donc choisir, une classe en dessus ou une classe en dessus. J'ai pris la superieur, la 3AC, c'est a dire que j'ai eu droit a la clim. Grosse erreur, etant donne qu'ils ont toujours tendance a la pousser fond. J'ai eu l'impression tout le trajet d'etre dans un wagon frigorifique. Mais au moins, j'avais une couchette, ce qui n'est pas negligeable lorsqu'on s'apprete a passer 35h dans le train. Car c'est le temps qu'il m'a fallu pour atteindre Varanasi. Heureusement que j'avais mon iPod et des bouquins avec moi, car meme si les voyages en train sont plutot confortables, les 35h il faut le meubler!
Mon voyage fut ponctue de siestes et de repas, ce qui n'est pas des plus desagreables. Une seule chose m'a legerement gene pendant le trajet. Ce ne fut pas de voir des petites souris passer entre mes jambes, ou bien de devoir expluser les blattes de ma couchette, non ce fut de voir les gens balancer leurs poubelles par la fenetre. Et ca vaut aussi bien du petit emballage de paquet de gateaux, au gros sac plastique contenant les restes du repas d'une famille de 5 personnes. Du coup, je me sentais un peu ridicule en mettant le cachet en plastique de ma bouteille d'eau dans la poche, mais au moins ma conscience etait sauve!
Je suis donc arrive a Benares a 23h30, et, non presse de me retrouver enferme dans une chambre d'hotel, j'ai pris le temps de manger un morceau et de boire un the dans un boui-boui bordant la gare. Je ne sais d'ailleurs pas vraiment ce que j'ai mange, mais c'etait servi dans une assiete faite en feuille de banane sechee, a usage unique, ce qui est a la fois hygienique (...) et ecologie!
Puis finalement, rickshaw direction Vishnu Resthouse, au bord des ghats, ou j'ai pu avoir la chambre double au prix de la simple... 

Je suis arrive a Mumbai il y a deux jours. J'ai quitte David. On a passe ces quelques jours ensemble a Goa, c'etait sympa. Ce qu'on qu'on y a fait est plutot cours a resume. On allait mange au village dans des restaurants indients, la ou la bouffe est la moins chere et la meilleurs, et on allait ensuite boire des bieres dans les cabanes a touristes, sur la plage. Voila, gros programme! Ah oui, j'ai appris a faire un peu des bolas, ces chaines emflammees avec lesquels on jongle. Quand je dis appris, c'est un grand mot, parceque je n'arrive a faire que quelques passes, mais c'est plutot marrant. On est alle dans la grosse bourgade du coin, ou j'ai reussi a vendre la sacoche de mon portable pour 500 roupies, soit 10 euros. Pas mal!

Donc depars de Goa vers 8h du matin pour arriver a 23h a Bombay. Dans le train,, je fais la rencontre de trois suedois, une nana et deux mecs, qui sont en route pour l'Autralie ou ils comptent trouver un boulot. L'Inde n'etait qu'une etape, ils ont un avion pour Bangkok le lendemain soir. On pars donc ensemble a la recherche d'un hotel pour finalement tomber dans le nid a routard, les dortoirs les moins chers de Bombay. C'est une ville chere par rapport au reste du pays, c'est pourquoi tout le monde se retrouve en dortoir. Apres un diner tardif, je pars deambuler dans la ville avec Hanna. On a marche jusqu'a 6h du matin. Aucune animation dans les rues, mais que de monde! Tous les 10 metres, on trouve des gens en train de dormir par terre, dans le meilleur des cas avec une couverture sur eux. Les plus chanceux sont allonge sur ceux qui leur sert d'etalage la journee. C'est assez difficile d'expliquer le sentiment qu'on ressent en voyant ca. De toute maniere, tous les gens que j'ai rencontre sont d'accord sur un point : l'Inde ne se raconte pas, elle se vit. Je dirais meme qu'elle s'experimente. Et tous ces gens dans la rue, qui peuvent autant avoir 6 mois que 60 ans, et bien c'est difficile a raconter. Biensur on voit ce genre de chose en France, cette misere, mais pas a cette echelle.

Le lendemain, je me suis balade jusqu'a environ 15h pour finalement retrouver Hanna a l'hotel. On est alle prendre le banana lassi qu'on a pas pu prendre la vieille, puis on est monte dans le premier bus qui passait pour descendre a son terminus. On s'est endormi sur un banc, face a la mer. Un vendeur ambulant nous a apporte du the. Sur le retour, on s'est egare dans un slum de Bombay, un de ces bidons villes qui parsement la ville. Les gens nous souriaient. On est rentre, je l'ai embrasse. Elle est montait dans un taxi, direction l'aeroport, puis Bangkok. Je ne la reverrai sans doute jamais. Un peu plus tard dans la soiree, je suis alle au cinema avec un Japonais et un Anglais, rencontres dans l'hotel. On est alle voir un film Holywoodien, le dernier epidose de la trilogie de Jason Bourne. Un bon film d'action, dans une salle sur-climatisee, assis dans des fauteils inclinables, avec un Subway dans le hall d'entree. L'autre face de l'Inde.

Ce matin ce fut une grasse matinee. Ce qui signifie 10h30 ici. Apres un petit dej rapidement avale, j'ai pris un taxi pour alle voir la mosquee Haji Ali, au nord de la ville. Il y avait une photo dans le LP sur laquelle elle paraissaient gigantesque. Elle ne l'etait pas du tout. Sa seul particularite est qu'elle est au milieu d'une petite baie, et que l'on y accede pas une digue longue d'environ 500 metres. C'est un vrai chemin de croix pour l'atteindre, si je peux me permettre l'expression. En effet, la digue mesure environ 5 metres de diametres. Et de chaque cote, on a par alternance tous les 2 metres, des manchots, des cul-de-jattes, des aveugles, et des gamins nus. Les personnes valident ne font pas specialement attention a eux, ils vivent avec. Au moins il n'y a pas de discrimination...Arrive a l'entre de la mosque je crois un homme qui m'a tout l'air d'un hindous. Vetu d'un simple pagne orange, le troisieme oeil sur le front. Surpris de le voir sortir de la mosquee, je l'arrete et lui demande si il y est en fait musulman. Il me repond que non, qu'il est hindou, mais qu'il vient ici parceque c'est le lieu de culte le plus pres de chez lui. Ca aurait pu etre une synagogue ou une eglise, cela aurait ete la meme chose. De toute maniere, il n'existe qu'un seul Dieu et toutes les grandes religions sont d'accord la dessus. Alors apres peut importe comment on appele le lieux de culte, et que sont voisin soit juif ou musulman. La seule chose qui diverge dans ces grandes religions c'est la maniere dont on a pris connaissance de ce Dieu unique. Les Juifs l'on lu, les Chretiens l'on vu, les Musulmans l'on entendu, et les Hindous vivent avec...Et c'est cette grande tolerance religieuse qui permet de demander a des inconnus qu'elle est leur appartenance religieuse.

Je decide de continuer mon chemin a pied a la recherche d'une tour contruite par Charles Correa mais je ne l'ai evidement pas trouve. Par contre je suis tombe sur une ceremonie assez particuliere. J'etais surpris depuis quelques minutes de voir par terre des tas de cheveux. Puis j'ai apercu des dizaines d'hommes se faisant raser la tete, en ne laissant qu'une maigre touffe sur le haut du crane. "C'est la fete des peres" me repond un homme, en entrant dans un temple.

Leve 5h30 pour prendre le bus de 7h direction Bijapur, que l'on atteind vers 11h. L'arrivee dans une ville est toujours plus ou moins la meme. On cherche d'abord une chambre, on la negocie apres l'avoir visite, petite douche et on pars se balader. Bijapur est une ancienne cite, au sens grecque du terme, diriger par la dynastie Adil Shah entre le 15 et le 17eme siecle. On y croise une multitude de vestiges d'architecture islamique, des mausolees aux mosquees. L'un d'eux, le mausolee Golgumbaz, dedie a certain quelques membre de la dynastie, est certainement le plus impressionnant. Bati en 1659, son dome de 38m de diametre est apparement le deuxieme plus grand au monde, apres celui de la basilique Saint-Pierre de Rome. Une particularite que l'on y trouve reside dans son acoustique. Une galerie se trouve a l'interface entre les murs porteurs et le dome lui meme. De la, le moindre chuchotement prononce contre le mur se fait entendre de l'autre cote du dome de maniere parfaitement inteligible. Un echos se charge de repeter jusqu'a dix fois ce que vous avez dit. Quel vacarme lorsqu'un car de touristes indiens debarque pour faire l'essai de cette resonance..

Aujourd'hui c'est le jour d'anniversaire de la naissance de Gandhi. Pour feter ca, chose qui ne lui aurait certainement pas plu, les ecoles sont fermees. Comme la plupart des commerces. Ce sera une journe tranquille pour moi. Je la passe a deambuler dans le vieux quartiers de Badami. Des petites ruelles sinueuses, ou le "pittoresque" s'exprime pleinement. Des vues bouchees, des placettes inatendus. L'architecture y creer l'evenement. Des maisons sur un seul niveau, pour beaucoup vieille de 150 ans. Les murs couverts de chaux blanches, des chiens qui courent apres les cochons, et les gamins qui pechent dans les rigoles qui cheminent a travers les rues. Le quartier est situe en contre bas d'un lac dont la partie ouest est complement fermee par des ghats. Des dizaines de femmes qui y lavent le linge ou la vaiselle, et quelques jeunes garcons qui se baignent quelques metres plus loins. La tasse et c'est un peu de genie qu'il devront digerer...A l'autre extremite du lac, un ancien temple qui semble y flotter. J'y rencontre un couple de francais qui me convainc d'aller quelques jours au Nepal, a partir de Benares. Je cede, et prend l'adresse du contact qu'ils ont a Kathmandu.

Hier matin, jai traverse la riviere bordant Hampi. Un type est la pour faire les aller-retour avec sa barque. Le seul hic, c'est qu'il attend quelle soit pleine pour aller sur l'autre rive, donc mieu vaut ne pas etre presse. J'ai donc attendu sur les ghats une petite demi heure, le temps qu'on soit une dizaine a vouloir passer de l'autre cote. Ici aussi, tarif foreigner oblige, j'ai paye 10 rps au lieu des 5 reclames aux indiens. Cette pratique se retrouve aussi a l'acces de certains sites historiques proteges. J'ai deja pu constater du 10rps pour les indiens et 250 pour les etrangers. Le pire est parait-il le Taj Mahal, avec un 10 contre 750...

Hier matin j'ai quitte mon hotel de Mangalore pour me rendre a Hampi. Arrive a la gare routiere, j'apprend que j'ai rate l'unique bus de la journee qui etablissait une liaison directe. Changement de plans et direction Hubli, 150 km plus a l'ouest, afin de prendre une correspondance pour Hospet, a 30 min d'Hampi. J'esperais naivement arriver a Hampi en fin de journee, juste a temps pour voir le coucher de soleil des ghats bordant le fleuve. J'y ai finalement vu le lever de soleil...En fait, vu l'etat des routes, devastees par la mousson, j'ai atteint Hospet vers 2h du matin. Evidement, plus de bus a cette heure ci, j'ai donc du dormir sur un banc de la gare routiere, en attendant le bus de 6h30. Avoir un banc fut un luxe! La plupart des gens, et ils sont nombreux, dorment a meme le sol, et les gares routieres aussi bien que ferroviaires, sont de veritables dortoires en plein air. Ici encore, meme technique que pour le train, cadenas pour le gros sac, et le petit sous la tete. Ce qui fut assez drole, c'est que je me sentais plus a l'aise pour dormir ici que je ne l'aurai ete a la gare St-Charles...Vers 6h, je fut reveille, en sursaut, par une tape amicale sur l'epaule : un chauffeur de rick-shaw. Je decline sa proposition de me faire conduire, et j'ai finalement juste le temps de prendre un cafe avant de m'installer dans le bus en route pour Hampi. Et donc lever de soleil sur les ghats, pour la toilette matinale. Beaucoup de gens viennent ici, et notament des brahmanes, pour simplement se laver ou pour se purifier avant d'effectuer le puja dans le temple voisin. Plus que de simples marches permettant d'atteindre l'eau, les ghats caracterisent une notion tres importante pour les hindous : celle du passage. On passe en effet ici de la terre a l'eau, et ces marches sont une transition d'un espace, d'un milieu ou d'un etat a l'autre. On retrouve cette notion dans la plupart des lieux sacres. La porte d'acces au temple, appelee gopuram, est generalement plus importante par sa taille que le temple lui meme. Elle est richement decoree de miliers de statues, atteint frequement une cinquantaine de metres, et marque la zone ou l'on se dechausse. On laisse ses chaussures a l'entree, et c'est alors que l'on passe du profane au sacre.

            Je depose mon sac dans un hotel faisant face au temple principal, prends une rapide douche et pars me promener dans les alentours, parsemes de temples construits entre le 13eme et le 16eme siecle. Dans l'un deux, alors que j'etais l'unique visiteur vu l'heure matinale, un gardien vient me voir, et me demande de le suivre. Je m'execute, legerement inquiet, car Hampi semble etre reputee pour ses agressions envers les touristes, et que c'est l'une des rares villes d'Inde (la seule?) ou l'on doit s'enregistrer au poste de police lors de notre arrivee. Mais l'uniforme rassure...Je le suis donc dans le sanctuaire principal du site, une petite piece sombre, ou regnait une forte odeur de brule. Mon "guide" allume une bougie, et je decouvre un escalier qui pars sur la gauche. On descend, ca sent le renferme. Quelques marches plus bas, il rapproche la bougie contre le mur, et c'est alors qu'apparait une petite scuplture representant Lord Krishna. On continue, tourne a droite, une fois, deux fois. Je suis pieds nus, j'entends des petis cris de rats. Un nouvelle statuette incrustee dans le mur. "Are Krishna, are are" repete l'agent de securite, les yeux scintillant a la lumiere la bougie. Puis quelques marches et l'on se retrouve a nouveau dans la petite salle sombre, avant de se retrouver en plein jours.

            Je me suis pris quelques instants pour Indiana Johns dans  Le temple maudit, mais j'avoue que je n'aurai pas fait le malin si la bougie s'etait malencontreusement eteinte!

            Je poursuis ma balade pour atteindre l'autre partie de la ville, ou je dejeune un dal fry (lentilles) avec des chappathi ("crepes" qui ressemble au faritas mexicaines) dans un "hotel". Retour a ma Guest House pour une grosse sieste. Je me reveille pour le diner, que je passe d'abord avec un couple d'etudiants indiens, puis avec Jaf, un israelien prenant des vacances apres six annees passees dans l'armee. Le service militaire, obligatoire, dure trois annees. Il en a fait trois de plus en tant qu'ingenieur informatique, et vient de reprendre les etudes : il etudie la philosophie orientale. C'est suite a la lecture de L'Ethique de Spinoza qu'il a decide de changer de voie. Surprenant car j'en ai commence la lecture il y a a peine quelques jours, mais j'espere qu'il ne va pas avoir les meme consequences pour moi qu'il n'en a eu pour lui!

            Quant au couple d'Indien, elle, etudie l'histoire, et lui la physique. Ayant lu dans un bouquin de Guy Sorman que les hindous ne faisaient pas vraiment de differences entre mythes et fait reels, comme entre divinites et personnages historiques, je les interrogeais a ce sujet. Et effectivement, c'est le cas, autant chez le physicien que chez l'historienne. On ne croit les choses que parcequ'on veut bien le croire. Et nous avons tendance a croire les choses parcequ'elles ont ete ecrite. L'exemple du physicien : "tu crois savoir ce qu'est une etoile parcequ'on t'as dis ce que c'etait. Y as tu jamais ete pour verifier ou tu accepte de le croire tel quel? " Et effectivement, je n'ai pas encore plane assez haut pour y avoir jamais mis les pieds...Il me parle alors de ces 7 points de force que l'on a dans le corps, et me dit qu'en "travaillant" ces points, on peut guerir de toutes les maladies. Alors les cas de cancer sont inexistant en Inde? Si, parceque tout le monde n'y croit pas...Y trouvera-t-il un lien avec la Theorie des Cordes, cette theorie qui cherche a prouver que l'ensemble du monde est regie par une seule formule mathematiques, qui tend a tout ramener a un mouvement oscillatoire. Il en est persuade et compte bien faire de la recherche dans cette direction.

           La discussion derive vers d'autres sujets, et la miss en vient a me raconter pourquoi le tres populaire dieu Ganesh, celebre pour lever les obstacles de la vie, avait une tete d'elepant sur un corps humain. Son pere, Shiva, parti a la guerre avant sa naissance. A son retour, il se vit interdire l'entree aux appartements de Parvati, sa femme, et mere de Ganesh. Ce dernier en bloquait l'acces. Shiva lui coupa alors la tete, avant de s'apercoir que c'etait celle de son fils. Il parti donc dans la forets dans le but de prendre la tete du premier animal qu'il trouverait. Ce fut un elephant, et Ganesh se retrouva donc avec une trompe au milieu du visage. Alors, mythe ou realite? La miss, etudiante en Histoire, hesitait. Et moi, tentant de traduire le G.Orwell  de 1984 a propos de la (re)ecriture de l'Histoire,  : "Le camarade Ogilvy, qui n'avait jamais existe dans le present, existait maintenant dans le passe. Et quand la falsification serait oubliee, son existence aurait autant d'authenticite, autant d'evidence que celle de Charlemagne ou de Jules Cesar."

Pour mon dernier soir a Fort-Kochi, j'ai mange avec Tom, diplome en science politique, fan de skate, et vivant au Japon depuis deux ans. La commande de biere passee, on nous amene quelques mintues plus tard deux mug et une theiere. On s'en etonne aupres du serveur qui nous explique qu'en fait, la biere n'etant apparement pas authorisee dans cette partie de la ville, c'est le seul moyen de nous en servir. Soit. Je quitte Tom pour essayer d'attrapper un train de nuit pour Mangalore, a 10h plus au nord. On echange les emails, et on se donne rendez vous a Goa d'ici une ou deux semaines.

Voila plus d'une semaine que j'ai quitte Auroville. J'y ai fait labas un stage de six jours de construction en terre. Une quinzaine de personnes ont participe a ce workshop, venant de toute l'Inde, mais aussi des Etats Unis, du Japon, ou de France. Pendant ces quelques jours on a pu contruire des voutes et des des domes en utilisant des briques de terre comprimee. Ca peut paraitre archaique, voir inutile, au yeux de certains d'apprendre a utiliser la terre comme materiaux de construction, mais sachez que c'est l'avenir! Explication : dans moins de cinquante ans, faute de petrole (encore lui...) il n'y aura plus de ciment. Donc finis le beton! Mais que faire? Et bien on va devoir revenir a la terre. Je dis revenir car le beton a moins d'un siecle, ce qui veut dire qu'on construisait jusqu'a la fin du 19eme en France et dans le monde entier en terre, en bois ou en pierre..et actuellement, on estime entre 40 et 50 le pourcentage de la population mondiale vivant dans des constructions en terre. Alors il existe evidement des multitudes de manieres d'utiliser la terre. Le bloc de terre comprimee en est une, mais on peut trouver, suivant les regions l'adobe, le pise, le torchis,etc. Et la terre en tant que materiau de construction c'est ecologique car pas de transport (la terre peut provenir du site meme de contruction), reutilisable apres demolition et economique.

Avis au amateurs!

Pour ce qui est d'Auroville, c'est a mediter. J'y ai passe une semaine en tant que touriste. Pas evident de rencontrer des gens, meme lorsqu'on va aux soirees aurovilliennes, comme celle a laquelle j'ai eu l'occasion d'assister, plus que de participer...

J'etais assis a la terrasse de la cuisine du centre dans lequel je logeais et je discutais avec deux autres stagaires. Il devait etre 21h lorsqu'on entendu un son de Drum'n'Bass sortir de la foret. Afin de savoir si les aurovilliens etait plus adeptes de Free Party ou de Tuning Show (vu la qualite du son...), on a pris les mob' et on est parti chercher le site "a l'oreille". Au bout de quelques minutes, on a apercu de la lumiere a travers les arbres. Le spectacle etait assez surprenant : sous une structure de chapiteau construite en bambou, eclairee en son pourtour par quelques bougies, trois ou quatres personnes jongleaient avec des chaines enflammees. La musique etait poussee a fond. Un homme aux cheveux et la la barbe grisonnante dansait au milieu. Quelques autres etaient assis sur les bords. On a fait de meme, plus fascines par l'ambiance qu'il y regnait plutot que par ce qu'il s'y passait. Et cette ambiance, je l'ai trouve pesante. J'eu l'impression d'etre a une fete ratee, mais ou tout le monde reste parceque de toute maniere il y a rien d'autre a faire. Certains etaient en "trip", les autres n'avait pas vraiment l'air de se marrer... Assez etrange. Et toujours cette mauvaise Drum a fond.

Apres une veine tentative de discusion avec un petit groupe de personnes, on est retourne a notre Q.G., le centre de contruction en terre d'Auroville!

La semaine de stage terminee, direction Madurai, plus au Sud. J'ai une compagnon de route, Atsuko, japonaise, a qui il reste encore une semaine a passer en Inde. On l'a passe ensemble, le temps de rejoindre Cochin, et qu'elle prennent son avion pour Tokyo.

On a donc fait Madurai et son immense temple hindou au coeur de la ville. Kanyakumari, la point de l'Inde, ou l'on peut embrasse d'un seul regard l'ocean Indien, le golfe du Bengale et la mer d'Arabie.

A Trivandrum, on a pu rencontrer un homme qui resume a lui seule ce qu'est l'Inde moderne, celle qui melange tradion et modernite. On etait en train de visiter un superbe d'architecture keralaise, recement restaure, et on s'interrogeait sur la maniere dont le sol etait fait (Atsuko est aussi etudiante en architecture...). On aurait dit du beton cire, mais il n'y avait surement pas le moindre gramme de ciment la dedans. Nous entendant, un indien nous informa qu'il s'agisseait sans doute d'un melange de terre, de jaunes d'oeufs, et d'un epice donc le nom m'a echappe...Il etait pieds nus, portait un "drap" bleu autour de la taille, et sur son torse nu pendait un long collier de perle en bois. Sur son front, le troisieme oeil et des traces blanches. Je ne pu alors m'empecher de le questionner sur son accoutrement. Il effectuait en fait une sorte de pelrinage pour un certain dieu. La aussi le nom m'a echappe, mais plus que les epices, les hindous possedent plus d'un millions de Dieux differents, dont le Christ...Il se preparait a gravir une montagne sacree. Il lui faudrait pas moins d'une semaine pour en atteindre le sommet, celle ci etant recouverte d'une dense foret. Arrive en haut, s'il apercevait ce fameux dieu, alors cela signifiait qu'il avait sa benediction. Sinon, il fallait travailler son culte plus assidument...Je lui demandais alors ce qu'il faisait le reste du temps, m'attendant a ce qu'il me reponde des prieres et des offrandes. Il me repondi tout naturellement "software ingeneering". Donc ce type, qui s'apprete a marcher plus d'une semaine a moitie a poil dans la foret en esperant apercevoir son dieu, passe le reste de l'annee devant un ordi a developper des logiciels informatiques. Et il n'y a que moi en Inde pour m'en etonner...

Apres Trivandrum, deux jours a Varkala, station balneaire ou les falaise surplombent des plages de sable. Une petite marche le long de la cote, sous les cocotiers, permet de se retrouver enfin au calme.

Une nuit a Kollam, dans l'idee de faire une balade en bateau a travers les back-water, mais le temps n'est pas avec nous, la mousson semble etre encore quelques peu d'actualite.

Puis Fort-Cochin. Atsuko rentre au Japon. Moi je retourne a Kollam parceque j'y avais vu un laptop pas trop cher. Finalement le vendeur n'en a plus en stock, par contre son pote de Fort-Cochin oui. Donc retour a Fort-Cochin. Ca m'aura donc pris finalement la journee pour obtenir ce laptop!

Lendemain, balade dans Fort-Cochin, la vieille ville ou les pecheurs utilisent des carrelets pour ramener les poissons du bord de mer. Je passe la journee avec une allemande, Eva, venue apprendre un art martial typique du Kerala. Elle est de Karlsruhe, et m'a donc file les bons plans pour sortir labas, vu que c'est pas tres loin de Stras...

Ce week-end, j'ai pris deux jours de repos au lieu du seul repos dominical de vigeur a l'agence. J'en ai donc profite pour alle Mysore, a 3h de bus a l'Est de Bangalore, pour y voir son palais royale. Impressionnant par ses proportions...et son kitch! Le batiement en lui-meme ne l'est pas, c est une tres belle construction du milieu du 18eme siecle, en parfait etat vu qu'il a ete reconstruit debut du 20ieme, suite a sa desctruiction par un incendie. Le probleme avec le palace c'est qu'ils ont mis des centaines d'ampoules sur toute la facade. Et une fois par semaine, pendant une heure, le palais est illumine. Et la, le palais se transforme en chateau de Dysneyland. On est presque decu de ne pas voir arriver Mickey avec un point rouge sur le front...C'est dommage, mais les gens aiment, vu la foule qu'il y avait. Petit moment fort : une coupure d'electricite. Trop d'ampoules allumees en meme temps et c'est la miotie de la ville qui c'est retrouve prive d'electricite pendant quelques minutes..

    Le lendemain, j'ai continue un peu plus loin en bus (soit 2h30 de trajet en plus..) pour rejoindre un monastere bouddhiste.  Vu que m'a connaissance du bouddhisme se limite en gros a "7 ans au Tibet", je me suis que c'etait l'occasion d'en savoir un peu plus...
    Un moine tibetain recontre dans le bus m'a dit que c'etait un des quatre grands temples bouddhistes en Inde. Plus de 2000 moines y vivent et y etudient. La plupart viennent du Tibet, du Nepal ou du Bouthan, mais il y a apparement quelques occidentaux venus travailler leur Karma. Notre discussion fut laborieuse (de la philosophie, en anglais, avec un accent tibetain, dans un bus passant de la soupe indienne et ou chaque nid de poule sur la route nous fait decoller de 30cm du siege...) mais je vais essaye de vous expliquer, dans le desordre, ce que j'ai plus ou moins compris:
il est vegetarien parcequ'il croit en la reincarnation, et peut etre que dans une vie futur il sera poulet. Il ne voudrait alors pas se retrouver mijotant dans une sauce au curry...Le stade le plus eleve de la reincarnation est l'etre humain : en fait il peut encore progresser et devenir Bouddha, ce qui est reellement le plus au niveau de reincarnation : c'est ce qu'il cherche a atteindre...
Il ne travaille pas, parcequ'il n'a nul besoin materiel: seul la nourriture et le logement, somme toute indispensable, sont fournis par le Gouvernement Tibetain. Il y a un truc que j'ai pas du saisir, parcequ'explique comme ca, il a l'air de vivre au corchet de la societe...Il ne compte pas travailler parcequ'il se sent bien, psychologiquement parlant, comme ca : alors pourquoi travailler! Il considere aussi que Bill Gates a atteint la quietude de l'esprit parcequ'il peut peut avoir tout ce qu'il desire. "Mais qu'est ce qu'il a du bosser pour en arriver la! Ah le con!" J'exage un peu, mais Huxley resume tres bien ca dans Le meilleurs des mondes : "Les gens sont heureux s'ils obtiennent ce qu'ils veulent, et s'ils ne veulent jamais ce qu'ils ne peuvent obtenir".
Sinon le rouge de leur tunique vient du choix propre de Bouddha, laquelle a son epoque etait une couleur peu tendance. Il l'a donc utiliser, comme symbole : le vintage est ne.

    J'ai beaucoup ri(z) pendant le trajet. Ce moine etait vraiment plein d'humour. Il aime la vie et  simplement. C'est donc avec ces pre-requis que je suis arrive a l'entree du monastere du Temple d'Or.

    Je ne suis pas entre directement dans le plus grand des temples, mais dans un plus petit ou il y avait de la musique. Je me suis assis a l'interieur pour observer la ceremonie. De nombreuse offrandes etaient faites aux Dieux, et notament de la King Fisher, la biere locale. Au bout d'un moment un moine est venu me servir du the, et un autre est venu simplement discuter avec moi. Il avait une vingtaine d'annee, et etait du Nepal. Il etait la pour trois ans, pour passer un Master dont je n'ai pas vraiment saisi l'intitule. En tout cas il etudait entre autres plusieurs langues et la philosophie. La maniere dont ils etudient est tres differentes de la notre. Ils sont organises par classe, comme nous, mais il y n'y a pas de cours magistraux, ou le maitre parlent et les eleves ecoutent. Ce ne sont que des discussions. Ils lisent, puis se questionnent les uns les autres. Le "maitre" n'a en fait qu'un role de "moderateur de forum". 

    A la fin de la ceremonie, les moines, tous eleves du meme Master, voulaient faire une photo de classe. Ils ont alors tous sortis de leurs "soutane" leurs appareils et leurs mobiles pour se prendre en photo. Je me suis retrouve avec plusieurs appareil au poignet pour servir de photographe.

    Cette journee, ou je n'ai rencontre que des gens souriant, droles, acceuillant et ouverts d'esprit, s'est terminee par 5h de bus pour retourner sur Bangalore.